L’Assemblée générale du 29 janvier 2008 a entériné l’entente de principe portant sur une nouvelle convention collective pour les cols blancs de la Ville de Montréal.
Au cours de la période «interventions» qui a précédé le vote, des ténors syndicaux ont clamé haut et fort qu’il fallait voter en faveur de la convention parce qu’elle donnait la parité aux auxiliaires.
En ce qui a trait aux salaires et aux vacances, avaient-ils raison? Le salaire horaire est le même que celui des permanents, mais, pour la très grande majorité des auxiliaires, le revenu n’est pas le même. En excluant les rares «corpo», combien d’auxiliaires, qui le désireraient, font hebdomadairement 35 heures? Le salaire horaire est le même, mais le chèque de paie n’est pas le même et c’est avec le chèque de paie que l’on paie le loyer, non le salaire horaire. Pour ce qui est des vacances, peu importe le nombre de semaines, les revenus que l’auxiliaire reçoit sont en fonction de ses revenus annuels, non du salaire horaire. Avant de parler de parité, il faudrait peut-être d’abord s’entendre sur la signification du mot parité («le fait d’être pareil en parlant de deux choses», selon le Petit Robert).
Par ailleurs, la question se pose : le fait que les auxiliaires aient, avec cette convention, le même salaire horaire (et les échelons) et le même nombre de semaines de vacances que les permanent, est-ce un «gain» ou une simple correction d’une aberration trop longtemps tolérée?
Hormis les salaires et les vacances, les auxiliaires ont-ils atteint la parité? On nous a dit que les auxiliaires profitent de tous les avantages de la convention à part ceux desquels ils sont explicitement exclus. Outre la sécurité d’emploi, de quoi les auxiliaires sont-ils explicitement exclus dans la nouvelle convention?
Les auxiliaires ne peuvent muter, ni être promu, assigné, réassigné ou profiter d’une mise en disponibilité. Ils sont exclus des règles régissant les abolitions d’emplois et de postes, de l’application des horaires flexibles, des congés sans traitement et des congés à traitement différé. Ils ne peuvent profiter d’un congé sans solde s’ils briguent une élection (fédérale, québécoise, municipale ou scolaire) et leur emploi n’est pas protégé s’ils occupent un poste syndical (SFMM ou SCFP) à temps plein. Ils n’ont pas droit aux primes pour les heures travaillées en dehors de l’horaire normal (sauf les «corpo»), ni aux 14 heures additionnelles de mobiles s’ils travaillent le samedi ou le dimanche, ni au 50% additionnel à son salaire s’ils travaillent les jours fériés, ni au transfert des mobiles en vacances l’année suivante, etc. Et il y a, au bas mot, une dizaine d’autres exclusions!
Alors, y a-t-il vraiment parité?